Conflit en Champagne

Après plus de 35 millions de bouteilles vendues dans le monde, le Champagne fait recette. A l’approche du XXe siècle, la demande est croissante. Période qui s’annonce encore plus propice que celle qui se ferme. Mais le Champagne sera pris pour cible lors de ce siècle. Un siècle qui va construire la légende du Champagne et de ses maisons. 

Les problèmes commencent

Dans un premier temps le Champagne va être imité, beaucoup de vignerons veulent leur part. Une part telle que certains vignerons n’auront de scrupule pour duper leur clientèle au point de casser des prix en achetant des vins bon marché produits dans le sud. Alors un syndicat voit le jour pour lutter contre les contrefacteurs, il prend pour mission de défendre une boisson d’exception que tout le monde envie, le champagne. Alors que cette lutte commence à s’intensifier, c’est un autre fléau qui frappe la Champagne. 

Après la Bourgogne, et être remonté vers le nord, jusque dans le bassin champenois. Un insecte venu des Amériques s’attaque aux racines de la vigne qui fait mourir les cèpes aussitôt. Le fléau prend ses débuts dans le sud de la France aux alentours de 1860 et arrive en Champagne le 6 août 1890.

Le phylloxera arrive

A Vincennes, un vigneron du nom d’Edmond Piot identifie le premier pied de vigne malade. Durant des années, les habitants de la Champagne n’ont eu gère des préventions lancées par les autres vignerons. A juste titre, ils pensaient ne jamais être touchés par ce mal qu’est le phylloxera. Considérant qu’ayant un sol crayeux ainsi qu’un climat froid, les terres de Champagne seraient hors de portée de cet insecte. C’est très rapidement alors que les négociant de l’époque vont initier un premier syndicat anti-phylloxérique mais ce dernier est mal perçu par les vignerons, car afin de se financer, ce dernier entreprend une régulation de la lutte par de lourdes taxes qui ne permettent pas au ouvriers de la vigne de se rentabiliser. Sa disparition est tout aussi rapide que sa création, puisqu’il est dissoute en 1898 suite à des histoires internes.
Suite à cela les négociants n’abandonnent pas le combat et créent une nouvelle association, sous le nom d’Association Viticole Champenoise.

L’Association Viticole Champenoise fut créée

Afin d’éviter les erreurs du passé, seules les maisons de Champagne adhèrent, l’association se définit comme conseillé et subventionne pour encourager les actions locales contre le phylloxera en finançant les syndicats anti-phylloxérique qui voient le jour au niveau local.
Seulement 23 maisons de champagne prennent l’initiative de faire cette alliance. Son objectif premier est de prendre en charge la reconstruction du vignoble d’un point de vue technique tout autant que d’un point de vue économique. Cela permet de contrôler l’homogénéité qualitative du futur vignoble.

La greffe qui sauve les vignes

Afin de lutter efficacement contre le phylloxera, l’option du greffage est vite prise au détriment de l’hybride. Même si cela en augmente le coût d’assemblage, le porte-greffe résiste au phylloxera et permet de garder les variétés nobles de qualité, cela permet de ne pas faire un sacrifice de ce qui fait le champagne et sa qualité. L’association viticole champenoise adopte la solution des portes-greffes américains et pousse la recherche afin de trouver le porte-greffe idéale et le plus adapté au sol champenois.
Cette méthode comporte un avantage; soit la rapidité de développement de cette dernière qui met fin au traitement chimique des sols, évitant une catastrophe environnementale puisque toute la vie du sol était exterminée.
Mais toutes les maisons de champagne n’adhèrent pas à l’association viticole champenoise.
Elles considéraient que ceux qui allaient diriger seraient loin des réalités du terrain. C’est une organisation considérable, puisqu’il faut se former, s’organiser et greffer dans des locaux adaptés pour sauver ce vignoble. La maison Moët et Chandon construit sa propre école de viticulture à l’écart de l’AVC, puisque Raoul Chandon de Briailles bâtit le fort Chabrol qui devient alors le symbole de cette lutte contre le Phylloxera. Les portes-greffes américains sont alors adoptés par tous, encore aujourd’hui c’est le cas.

L’aube de l’Appellation d’Origine Protégée

C’est alors aussi les premiers leaders viticoles qui se révèlent. Les vignerons eux aussi vont s’organiser, se structurer et se représenter. Ces derniers souffrent, les vins tranquilles ont quasiment disparu à cause de la concurrence des autres régions. Ils réclament alors l’achat complet de leurs récoltes par les maisons de champagnes. Ce qui crée un déséquilibre total de la destination du raisin. Il y a alors une grande nécessité d’organiser le marché de la matière première, non sans cristalliser le conflit autour de la délimitation géographique.
Il faut alors fixer les règles et les limites de l’air de production du Champagne. C’est ainsi que les vignerons et les maisons s’entendent pour faire adopter les mesures de lutte contre la fraude avec la création d’appellation.
L’Etat légifère donc mais avec maladresse puisqu’il exclut l’Aube au printemps 1911 et déclenche une vague de protestation. ” Si nous ne faisons pas partie de la Champagne, de quoi faisons-nous partie ? De la Lune ?” s’exclame alors un vigneron furieux.
Ces tensions s’amplifient avec de mauvaises récoltes, les négociant sont pris pour cible; l’armée est donc dépêchée sur place.
Afin de faire profiter du trésor du territoire à tous ceux qui l’occupent, soit les maisons et les vignerons, la question de l’appellation sera mise en place quinze ans plus tard car un autre problème fonce sur la Champagne; la guerre.

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