De la Révolution à la Belle Epoque

Un investissement massif

Alors que le Champagne est un vin de luxe, destiné à tous les aristocrates et la haute bourgeoisie. Peu avant la révolution, certains marchands investissent dans le champagne. Ces derniers sont de redoutables marchands de tissus pour les cours ou encore d’art pour les divers musées ou collection privées que les cercles aristocratiques se déchirent. Ils ne sont pas novices dans les affaires puisqu’ils fréquentent les grands marchés. Étant entrepreneurs, ils sont habitués à la prise de risque.
Un seul sentiment domine chez tous ceux qui investissent dans le Champagne, c’est d’avoir un produit d’exception qui ne souffre pas de concurrence.

Jean Rémy Moët

Jean Rémy Moët, la révolution du champagne ?

Alors considéré comme un produit de luxe, la révolution fait des victimes en 1789. Elle acte la séparation de l’Etat et de l’Église, par conséquent les biens de l’Église sont spoliés (dépouillé des biens) par la nouvelle nation.
Les chroniqueurs de l’époque pensaient cette boisson finie, il n’en est rien puisqu’un an après ce sera la seule boisson servie lors de la Fête de la Fédération le 14 juillet 1780 qui a lieu sur le Champs de Mars Les moines ne produisent plus et les investisseurs en profitent pour racheter des terres. C’est le cas de Jean Rémy Moët qui investit encore plus et veut en faire une industrie.

Une industrialisation de la production

Charles Ier par Antoine van Dyck vers 1630.

Il crée des marchés alors il faut fournir ces derniers, on observe l’apparition d’une codification de la production, c’est une production quasi à la chaîne puisqu’elle se fait sur plusieurs étages, chacun destiné à une fonction, c’est une organisation verticale. La quantité est importante mais n’est pas le seul facteur pour les producteurs. La qualité est bien plus importante car il faut le rappeler il s’agit d’un produit d’exception avant tout. Si tout en bas dans l’organisation il y a les caves, le dernier étage est destiné à ses clients. Avec un étage dédié à la relation clientèle pour les recevoir. De grands personnages de l’Histoire viendront visiter la Maison Moët comme Napoléon qui fera l’honneur de ses visites régulièrement à Epernay.

L’Empire grand consommateur de champagne

Lors de la campagne d’Autriche en 1808, après chaque victoire Napoléon offrait des bouteilles de Champagne à ses troupes. La cavalerie représentant une grande partie de ses troupes puisqu’elle était dénombré à 25 000 cavaliers lors de la bataille de Waterloo en 1815, armée d’un sabre ces dernières ouvrait rapidement la bouteille d’un geste, c’est l’ouverture à la Hussarde soit une expression connu aujourd’hui sous le nom de sabrage. C’est durant ces fêtes que l’on prête cette fameuse phrase à l’empereur “Dans la victoire, vous méritez du champagne, dans la défaite, vous en avez besoin”.

Afin de faire attention à leur clientèle, les maisons investissent dans la recherche et provoquent une évolution technique. Les maisons de champagne inventent leurs outils, elles doivent maîtriser la qualité du Champagne par de nombreuses opérations techniques et par un besoin d’espace. Ces entrepreneurs investissent dans des caves qui permettent une régulation de la température, ce qui provoque un progrès dans la qualité des Champagnes et limitant la casse des bouteilles. C’est 500 000 bouteilles produites par an avant la révolution, et 2 500 000 à la fin du premier empire en 1815.

Cette chute sera un atout pour le champagne. Ceux qui occupent Paris, les alliés, principalement composé de russes qui lors de l’occupation prendront goût au luxe à la française donc au Champagne qu’ils n’ont pas sur leurs terres. Dès la fin des hostilités, les maisons de Champagne se précipitent dans toute l’Europe jusqu’à Saint-Pétersbourg en passant par Berlin ou Vienne ce qui fait augmenter considérablement le nombre de voyageurs de commerce.

Veuve Clicquot

Une commercialisation internationale

La Veuve Clicquot fait la rencontre de Louis Baum, alors un très grand voyageur commercial, que l’on peut considérer très expérimenté dû à ses nombreux voyages faits pour le plaisir. Connu pour avoir une expérience du terrain et pour être très économe dans ses déplacements, il est très persuasif et polyglotte. Il parle allemand qui est alors la langue du commerce international. Il parcourt l’Europe, on retrace de ses voyages des passages à Londres, Amsterdam, en Allemagne , en Europe du Nord jusqu’en Russie.
Voyageur commercial est alors un métier très risqué, le voyage est dangereux, les moyens de locomotion ne sont pas les mêmes qu’aujourd’hui et il faut récupérer les créances donc il faut une grande confiance de la personne à la personne. Le commercial a son réseau, ce sont des ambassadeurs de la marque mais avant toutes choses ce sont des hommes d’affaires, et pour certains ils investissent eux aussi dans les actions les maisons de Champagne. Parmi eux beaucoup d’allemands, tenu par leur talent de rigueur et de culture du vin effervescent, ce sont de bons gestionnaires et entrepreneurs du Champagne.

La révolution industrielle

C’est alors que la révolution industrielle arrive.
Avec l’arrivée du train, le territoire se redessine et le commerce peut s’agrandir. La science fait naître des projets qui améliorent la qualité des vins. Comme l’ajout de sucre qui augmente la teneur en alcool et accentue l’effervescence des vins. Ce problème sera résolu par les trouvailles de Jean-Baptiste François qui met au point en 1836 une formule scientifique. On observe également une amélioration du travail par la mécanisation et l’arrivée de l’électricité. Le champagne est symbole de réussite et d’une époque, ou le dynamisme et une grande créativité font rage. Il se boit et se reconnaît désormais dans l’affichage où l’image se façonne autour de la bouteille.

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